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L’annonce du premier Tour à la une !

Ce changement de nom risque de détourner les lecteurs amateurs de cyclisme. C’est pourquoi Henri Desgrange élabore une course qui dépasserait en renommée celles organisées par Le Vélo. Le journaliste Géo Lefèvre propose d’organiser une course cycliste qui ferait le tour de la France. D’abord sceptique, Henri Desgrange approuve le projet. Le 19 janvier 1903, L’Auto annonce à la une du quotidien « la plus grande épreuve cycliste jamais organisée ». 
L’arrivée de la première édition à Paris est un succès, les ventes du quotidien L’auto s’envolent. C’est un pari réussi pour Henri Desgrange ! Le Tour de France suscite un véritable engouement.

• Un succès fragile

Fort de son succès, Henri organise la seconde édition. Malheureusement c’est une catastrophe !
Le Tour est victime de son succès, les débordements se multiplient, entre dénonciations de tricheries et élans de chauvinisme. Henri déclare à cette époque : “ce dernier Tour de France aura été le dernier, il sera mort de son succès, des passions aveugles qu’il aura déchaînées.”
L’année suivante, les règles sont revues, le règlement se précise, les étapes raccourcissent pour éviter les débordements. Inédit, la région de l’Alsace-Lorraine, annexée par l’Empire Allemand, voit les coureurs traverser la ville de Metz. Autre modification, le classement général est remplacé par un classement à points.

Un regain de popularité de courte durée

La popularité du Tour est grandissante, tout comme l’altitude : les coureurs traversent désormais des zones de moyennes montagnes. Durant cette période, le Tour devient une « grande fête populaire du cycle et des frontières ». Prolongement du 14 juillet, le tour de France est une occasion d’affirmer son patriotisme et de faire un événement qui promeut les valeurs républicaines.
Le Tour de 1914 s’achève quelques jours avant que débute la Première Guerre mondiale. L’Auto donne régulièrement des nouvelles des sportifs mobilisés sur le front et annonce tristement la mort de 48 coureurs du Tour.

• La naissance d’un symbole

Après cinq années d’interruption liées à la guerre, le Tour de France reprend en 1919. Seuls onze coureurs terminent la course, à cause des routes endommagées durant le conflit de 1914-18. Cependant l’édition marque la naissance d’un symbole majeur du Tour de France : Eugène Christophe reçoit le premier maillot jaune de l’histoire du Tour.
Pourquoi un tel choix ?  parce que c’est une couleur vive qui identifie le leader de la course. C’est également la couleur des pages du journal L’Auto. La couleur jaune est normalisée Pantone 123 C pour garantir l’uniformité dans sa représentation tant au niveau du maillot que des logotypes.

Le Tour entre dans la cour des grands 

En 1920, l’emprise de Desgrange sur la course n’est pas appréciée de tous, elle est même une cause de la dégradation de l’image du Tour de France. Henri modifie à nouveau en profondeur son règlement afin de redonner popularité à la course. Sont désormais mis en place des équipes nationales. En contrepartie, L’Auto prend à sa charge les frais d’hébergement, de nourriture, de matériel, de soins et de massages pour les coureurs. Désormais, ces sportifs signent une convention qui les lie à l’organisation de l’épreuve. C’est un pari gagnant pour Desgrange, le public est au rendez-vous. Les victoires de l’équipe de France enthousiasment les spectateurs et projettent l’image d’une France unie, nécessaire en période d’après-guerre. Les coureurs français s’imposent cinq fois successives de 1930 à 1934 ! Cela n’était plus arrivé depuis 1919 et la victoire d’Henri Pélissier.

En 1931, l’édition est filmée pour la première fois dans le cadre d’un reportage. Le succès est grandissant jusqu’en 1939, l’édition s’achève un mois avant la seconde guerre mondiale.